Sic transit gloria mundi
Carmina Burana, qu’à la maison presqu’aussi fort que la Chevauchée des Walkyries Papa passait à fond sur le combiné Schaub-Lorenz, faisant trembler les vitres de la salle à manger, Carmina Burana n’était pas à proprement parler – m’avait-on expliqué – de la musique religieuse.
Les chants en latin et les illustrations de la pochette du 33 tours me paraissaient contredire cette indication mais vient un moment où il faut bien croire les grandes personnes. Et moi j’aimais déjà parler proprement.
— C’est donc de la musique laïque ? avais-je alors rétorqué.
On avait rectifié.
J’avais ainsi appris que le terme profane ne traînait pas à sa suite le sillon sulfureux que j’imaginais mais signifiait tout simplement non-religieux.
….
Or, ce dimanche après-midi, en notre bonne petite ville de province, voici que l’œuvre d’Orff est chantée… à la collégiale !
De quoi ébranler les quelques certitudes vocabularistiques acquises lorsque je n’avais qu’une dizaine d’années.
Il est vrai que la vie, depuis longtemps je l’avais compris – souvent à mes dépens, mais c’est une autre histoire, toute mon histoire en fait – la vie n’est que contradictions.
C’est ainsi…
Sic transit gloria mundi !