Volubile libellule

À tire d’aile. On ne tire pas à vue, non, non. On me dit juste ce que l’on pense de mon petit bout d’écrit.

Si on en a envie. Ou pas….

Volubile me disent mes proches. Est-ce un reproche qui siffle sur ma tête ? Babil inutile et volatile, délétère qui sait, éphémère à coup sûr comme l’effet mer où je me terre car me faire taire c’est m’enterrer. Je râle et j’expire, je n’en inspire pas moins et si je soupire c’est pour dire, et pour rire aussi, docile volubile.

Intérioriser mes pensées je m’y suis efforcée. Ne prenant rien de haut, je ne saurais dévaler ni dévier, je coule de source et en surface, sans profondeur ni canalisation. Je coule mais ne me noie, je surnage et survole. Volubile en survie. Libellule lumineuse, mes vers luisent et s’évertuent, je visse et verse à vau-l’eau. Volubile libellule, je les libelle et les libère et les offre à qui les prendra. À qui les confierais-je qui si bien les comprendrait ?

Rejouer aux hirondelles qui annoncent le printemps quand déjà l’automne est venu ? Rejouer pour déjouer mes caprices et ceux du temps, tout en gobant les libellules, trop volubiles libellules.

La volubile affabule. Effet bulle. Nier les gnons n’annule rien et fait tout aussi mal. Larmes versées évaporées, couleuvres avalées, me voilà requinquée.

À m’adapter je continuerai de m’efforcer. Et si je ne conviens, qu’on vienne me le dire, j’en conviendrai encore et puis me forcerai. À convenir, convenablement. Rien d’inconvenant.

S’efforcer, se forcer, s’épuiser, mais pas s’effacer. Faire face ou refaire surface. Volubile libellule*.

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* Libellule pour libeller cela, mais bien plus souvent papillon pour voleter de-ci de-là.

Crédits photos : 1. et 2. Pixabay — 3. Didier Darrigrand