Footspreading

Footspreading

Oui je sais, je ne vous lâche plus avec mes histoires de train.
Mais j’ai voyagé, j’ai observé, j’ai mentalement enregistré et… je restitue, comme on le dit des connaissances plus ou moins fraîchement acquises aussi bien que d’un met frelaté.

C’est qu’il faut parfois que cela macère et mature.

On a beaucoup parlé de manspreading, cette façon qu’ont certains à eux seuls, jambes écartées, d’occuper plusieurs sièges.
Alors, qu’est-ce que le footspreading ?

Explication. Illustration.
Euh, non, tout bien considéré, pas d’illustration.

Je suis dans le train.
Bondé, le train.
Assise en haut de l’escalier.
Je ne me plains pas car j’estime dans une certaine mesure avoir de la chance.  À cet endroit-là, je peux m’adosser contre la vitre. Plus bas sur les marches, j’ai déjà donné, c’est moins confortable.

Les cinq sièges du bout du wagon, juste à côté de moi, sont réquisitionnés par cinq hommes qui m’ont regardée, avec une complaisance marquée, m’a-t-il semblé, m’installer.
Il faut dire que cela présente un intérêt certain : je suis bien équipée et, sans hésiter, j’ai déroulé un sac en tissu pour mon auguste popotin.
Dites, je ne vais pas rester debout ni ruiner mes pantalons blancs sur des marches sales, non plus.
Voilà : anticiper, c’est la clé, plutôt que de s’attendre à un geste, pardon, un reste, non, un zeste de galanterie.
Le fait est que tous sont nettement plus jeunes que moi.
Mais là n’est pas la question – enfin, pas aujourd’hui.

Celui qui est assis sur le siège le plus proche de l’allée centrale s’étale, s’étale.
Il a « quitté » ses sandales et, sous mes yeux effarés, sous mon nez offusqué, il étire des doigts de pieds que la décence m’interdit d’ici décrire.

Je frémis, je défaille, je sors mon éventail.

Peut-être, si le mercure monte encore, se mettra-t-il torse nu ?
Je crains le pire.

C’est dommage que tant d’hommes qui prennent le train aient perdu ce côté old-school si charmant et puis si craquant, parfois si surprenant, qu’ont conservé certains autres décrits ici même dans d’autres de mes minizécrits.
Cela dit, peut-être alors y serais-je habituée et n’apprécierais-je plus autant ces exceptions ?
Ce qui serait dommage.
Egalement, oui, et tout aussi sûrement.
Mais c’est une autre histoire, toute mon histoire en fait.

[Credit image : Pixabay – … y’avait pire, croyez-le bien]

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