Des nues dégringolée
Tomber des nues : l’expression parait dénuée de chute appropriée.
Plus qu’à la crue nudité, aux nues j’ai toujours associé les nuées.
Ainsi, éclairer l’ingénue qui tombe des nues c’est parfois l’éblouir comme la lumière par une trouée des nuées se glisse.
Je tombe des nues quand tombe un coup du sort à coup sûr angoissant, je tombe de haut et parfois de très haut et puis je me ramasse – en souplesse tant qu’à faire pour la beauté du geste.
Je tombe des nues quand tombe le couperet qui couperait court à mes rogations.
Je tombe des nues quand crèvent les nuages, tombent alors des draches torrentielles et c’est comme si sur moi tombait l’audacieuse eau des cieux détrempant mon humeur et trompant mes attentes.
Je tombe des nues quand l’orage s’éloigne, hauts de tension retombés, et qu’aussitôt survient le soleil absolu.
Je tombe aussi des nues quand tombe à point nommé ce qu’on ne nomme point, et quand ça tombe bien, j’aime le reconnaître et puis m’en étonner.
Les synchronicités, je l’ai dit, souvent me font tomber des nues : elles m’amusent et m’enchantent et m’ensolémerveillent.
[Peinture : Harry Holland]
Très joli verbe « m’ensolémerveillent » 😉
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Oh merci ! Les néologismes, les paréidolies, les synchronicités… tout cela c’est de la même veine ☀️
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