Les étincelles de bonheur
Quand on y pense tout de même, quelle vie de chien… Tous ces soucis, si récurrents qu’ils en sont abrasifs…
Alors je ressasse, l’œil triste, la lèvre boudeuse et la mine désabusée. Je me traîne, trémoloramollo. Il suffirait d’un rien pour que je me mette à pleurer, mais je me retiens. À mon âge, c’est désastreux pour le contour de l’oeil. Déjà que… soupir… alors si en plus… soupir… enfin bref.
Puis passent un reflet de soleil impromptu, une scintillance inattendue, un nuage formant une paréidolie, le souffle parfumé d’une fragrance que je ne saurais nommer mais qui m’est familière, un sourire dédié comme un clin d’œil tacite, l’enchantement d’une surprenante synchronicité, une musique aimée, l’écho d’un rire toujours présent, un papillon même parfois… et tout de moi danse.
Pour le virtuel – qui réellement compte dans ma vie – il suffit d’une photo plaisante dont je contemple la beauté saisissante, un dessin qui m’amuse, un mot souvent bien placé qui me tire un sourire voire un éclat de rire, un message attentionné, un commentaire qui fait mouche et me touche.
Alors s’envolent les sombres pensées. Elles reviendront bien assez vite.
Je chéris ces courts instants de répit que j’engrange pour les jours où il fera gris. Je m’en emplis les yeux et le coeur. Ce sont des étincelles de bonheur.
Illustration : Un papillon Piéride survole des graminées Pennisetum. – 📷 inconnu