Un namoureux rubicond

Il y a quelques années déjà, voyage en cabriolet-olé, celui que j’appelle également mon roadster écarlate car il est « rouge, rouge, rouge, comme le feu ».

Premier jour, temps maussade, ciel nuageux.
Deuxième jour, le soleil se montre. Ses rayons sont une douce caresse à travers la brise tiède.

Les heures passent… ardente devient la caresse.
— Mon chéri, veux-tu mettre de la crème protectrice ? J’en ai là, dans mon sac.

Les heures passent… brûlante devient la caresse.
— Mon coeur, tu ne veux toujours pas mettre de crème ? Elle est là, dans mon sac.

Les heures passent… cramante devient la caresse.
— Mon amour, je crois vraiment que tu devrais mettre de la crème ! Il n’est que de le demander, elle est là, dans mon sac.

Sac qui, je le précise, se trouve à mes pieds et non dans le coffre. À chacune de mes sollicitations, la réponse est négative. Je ne dis rien mais je n’en pense pas moins.

En revanche, le soir à l’hôtel :
— Kewaaa ? Tu n’as pas pris de crème apaisante ?

Heu… comment dire… Ne rien dire, surtout, et continuer de n’en penser pas moins.

Dès le lendemain matin, se précipiter dans la première pharmacie venue, puis biafiner façon masque pour tenter de rattraper le coup (de soleil). Et in petto en moi même et dans mon for très intérieur, le trouver rubicond (comme la lune), c’t’homme-là. Enfin, parfois seulement… par éclipses.

[Crédit photo : Pixabay]