Histoire de guenon…
Mais qu’est-ce que c’est que ce temps ?
Il pleut et il fait froid en plus, ça ne va pas du tout. C’est vraiment un temps de chien, un temps de…
Et voilà que me revient en mémoire une repartie de mon aîné – il avait six ans, je me le rappelle très bien, j’en étais restée comme deux ronds de flan flageolants, carrément médusée.
Un jour pluvieux comme aujourd’hui, je m’étais exclamée :
— Mais quel temps de gggggueux !
Et lui de poursuivre :
— … ah oui, un temps de guenon mal baisée !
Moi, estomaquée : …
Aaaaaah, je pleure de rigolade à ce souvenir, surtout en pensant à la tête que j’avais certainement faite. Sidérée, scandalisée, le sifflet coupé.
Cette expression si triviale et sexiste – dont j’ai d’ailleurs pour ma part toujours pensé qu’elle s’avère beaucoup plus injurieuse pour l’homme de la femme à qui elle se trouve adressée – où avait-il bien pu l’entendre ? Certes pas à la maison. En classe, probablement. C’est pendant les récréations que les enfants bien élevés apprennent des mots qui ne se disent pas chez eux… pour autant que les adultes de leur entourage surveillent leurs propos.
Oh, sans pousser très loin la réflexion, je sais qui, d’une voix de stentor, était susceptible de qualifier ainsi celle qui l’aurait énervé – sa sœur en l’occurrence. Mais c’est une autre histoire, une triste histoire en fait.
Il faut tout de même le garder à l’esprit : pour certains enfants, remarque vite écoutée aussitôt oubliée, alors que pour d’autres, réflexion à peine entendue à vie retenue…
[Crédit image : Pixabay]
C’est la première fois que j’entends cette expression !
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Il fait un temps de gueux ?
C’est une expression courante pourtant. L’expression exacte est il fait un temps à ne pas mettre un gueux dehors. Par déformation, on dit il fait un temps de gueux.
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Par ici on dit « il fait un temps de chien ! » ( à ne pas mettre un chien dehors) . « Le temps de gueux « doit-être une expression appartenant à la noblesse . Etant du » bon peuple » c’est une expression que je ne connaissais pas . 😉
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Alors j’ai cherché ! J’ai cherché mais n’ai su retrouver l’origine précise de cette expression… Je suppose que cela désigne un temps tellement froid que seuls les gueux restaient dehors faute de pouvoir de mettre à l’abri… Autrefois on parlait de gueux, aujourd’hui ce sont des sdf qui doivent subir cela. Quelles que soient les époques, le froid est dur pour ceux qui doivent l’affronter.
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Très chère Laure
Je suis particulièrement friand de découvrir les termes et les origines de ces expressions courtes et fréquemment très imagées, voire métaphoriques, par lesquelles sont communément désignés des circonstances (notamment météorologiques) et des traits de caractères qui, dans la plupart des cas, génèrent des émotions positives ou négatives.
Une pluie de cordes, une humeur de chien, un caractère volcanique, un soleil de plomb…
Je crois que celle ayant suscité ton émoi, relative à l’état de frustration sexuelle d’une femelle de singe, est venue à l’esprit de ton aîné préféré par un effet d’association phonétique entre la syllabe terminale du commentaire météorologique relatif à « un temps de gueux » qui existe bien et la syllabe initiale d’un commentaire en effet assez discourtois par lequel certains jeunes garçons ou hommes « mal dégrossis » ou « mâles à fignoler » peuvent qualifier certaines filles ou femmes qualifiées, selon la cible visée, de « gueunon mal : attichée, embouchée, ou satisfaite sur le plan orgasmique ».
Mais ce qui suscite ma plus intense délectation, c’est la corrélation peut-être involontaire, établie entre ton état émotionnel « flageolant » et la caractéristique physique d’une méduse, même si je sais bien qu’être médusé se rapporte plutôt à l’effet du regard de l’une des trois sœurs gorgones de la mythologique grecque dénommée Médusa…
Un grand merci à toi très chère Laure, de satisfaite aussi savoureusement ma gourmandise de la langue française.
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Oh , que j’aime tes commentaires toujours drôles et circonstanciés !
J’ai certes été choquée d’entendre mon fils tout jeune prononcer cette expression dont je trouve révoltant qu’elle soit adressée à une femme par un homme irrespectueux, car s’il est avéré que cette femme se trouve mal de cette situation, c’est bien l’homme qui en est responsable, non ? Dès lors, c’est l’homme que vise cette injure, ou l’un de ses très congénères…quand ils s’y mettent… !
S’il s’agit d’injurier une femme, et que ce soit vraiment elle qui soit visée et atteinte, je connais une autre expression bien plus précise et adaptée qu’ici je ne prononcerai pas car je la trouve particulièrement méchante.
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Merci Laure de me faire savoir que mon plaisir de lire tes écrits trouve, ne serait-ce qu’un tant soit peu, une part de réciprocité dans celui que tu as à lire mes réactions.
J’exècre cette formule que ton fils a utilisé (à l’âge où les jeunes garçons ont plaisir à s’échanger des vulgarités comme des cartes de Pokémon), parce que, à deux égards au moins, elle assigne à la femme un état passif particulièrement emblématique du phallocratisme de certains schémas de pensées.
D’une part, elle tend à faire croire que, dans la relation sexuelle, l’atteinte de l’orgasme ne dépend que du savoir-faire de l’homme.
D’autre part, elle veut faire déduire que l’amabilité d’une femme ne dépend que du savoir-faire de celui ou de ceux aux bons soins duquel ou dequels elle a confié son plaisir sexuel.
Par ailleurs, je dois t’avouer être particulièrement curieux de connaître la formule que tu t’es refusé de dévoiler parce que « trop méchante » mais que tu m’as indiqué trouver plus appropriée pour qualifier une femme (ou un homme aussi peut-être) qui se montrerait particulièrement désagréable (car c’est bien ce trait de caractère qui est désigné par la formule considérée)…
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C’est vraiment moche comme expression, mais puisque tu insistes : autant il me semble que « mal baisée » injurie non la femme à laquelle c’est adressé mais bien l’homme qui s’y prend mal, autant l’expression « peine à jouir » désigne de façon triviale et moqueuse, donc méchante, une femme qui se montre peu aimable, et c’est la même qui écopera du qualificatif « coincée ».
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Je connaissais bien sûr l’expression « coincé.e parfois complété par « du cul » ce qui fait supposer que la personne à laquelle la formule complète est adressée ne doit pas savoir danser la Salsa, la Java ou la Rumba…
Mais pas celle de « peine à jouir » qui me semble être assez proche de « pisse-vinaigre ».
C’est en tout cas un trait de personnalité qui me semble terriblement handicapant !
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Oui, je suppose !!
Moi en tout cas, j’adore danser… 😂
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Si tu ne considères pas ma curiosité comme trop intrusive et si tu ton temps disponible te permet d’y répondre, j’aurais aimé savoir quel est ou quels sont le ou les types de danses que tu apprécies le plus observer ou/et pratiquer.
Pour ma part, j’adore être spectateur de ballets classiques et de chorégraphies contemporaines, de spectacles de danse irlandaise, de claquettes et de tango et j’aime danser (avec toute l’humilité imposée par mon niveau « piste bleue ») le rock, la salsa… Et la valse
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Mais non, il n’y a rien d’intrusif à ta question.
J’aime les spectacles de danse, ceux que tu cites, et le flamenco, le tribal fusion, le lindy hop aussi, j’adore — bien que j’aie peu souvent l’opportunité maintenant d’assister à des spectacles de danse.
Mon père, quand nous étions jeunes, mes petites sœurs et moi, nous emmenait régulièrement voir des ballets classiques — je me rappelle Casse-Noisette, le Lac des cygnes, et il nous a emmenées trois fois, je crois, voir des ballets de Maurice Béjart — rt des comédies musicales aussi ! je me souviens si bien de la première de Starmania au Palais des Congrès…
J’aime danser la valse, c’est délicieux, et plus que tout j’adoOore danser des rocks cadencés, bien chaloupés, pas trop rapides, en 3-3-2. J’aime le madison mais le danser en rock tout aussi bien. Et puis je danse aussi, toute seule, sur n’importe quel rythme.
Voilà mon cher !
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Oui, le Flamenco, bien sûr, quelle danse sublime et intensément sensuelle.
Pour ce qui est des œuvres classiques, j’espère garder aussi longtemps que me sera prêtée vie l’émerveillement suscité par « Roméo et Juliette » chorégraphié par Angelin Preljocaj et interprété par le ballet de l’Opéra de Lyon, en novembre 2008, sous la direction musicale de Johannes Willig, avec des séquences sonores additionnelles composées par Goran Vejvoda et dont le décor et les costumes avaient été conçus par le génialissime Enki Bila (illustrateur et scénariste de récits graphiques, réalisateur et peintre)
Et pour ce qui est de danser en solo, sur des titres pop, j’adore aussi m’y adonner de la manière la plus singulière et incarnée que je puisse trouver pour éviter de me transformer en un pantin gesticulant plus ou moins harmonieusement sous l’effet envoûtant des rythmes musicaux, des lumières et par le conditionnement d’imitation exercé par les autres pantins gesticulateurs m’environnant…
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Enki Bilal ? Ah oui, ce devait être prodigieux !!
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Enki Bilal est la principale raison pour laquelle je suis allé voir ce spectacle, même si j’éprouve depuis ma première écoute une intense énergie à l’écoute de l’orchestration symphonique de Serge Prokofiev, j’aurai pu me limiter encore longtemps à la dimension exclusivement musicale.
Mais mon adulation pour Enki Bilal est telle qu’elle m’a décidé à aller voir cette mise en scène chorégraphique et ce fut l’un de mes choix les plus pertinents…
https://fresques.ina.fr/en-scenes/fiche-media/Scenes00888/angelin-preljocaj-et-le-mythe-de-romeo-et-juliette.html
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(…) j’aurais pu (…)
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