La frat’
Les petites filles auraient l’instinct protecteur et les petits garçons l’instinct bagarreur ? Et cela se reporterait dans les familles entre frères et soeurs ? Attention, je m’amuse à généraliser, je sais bien que chaque cas est particulier. Ceci pour éviter d’entrée de jeu les levées de bouclier intempestives. Là n’est absolument pas l’objet de ce petit bout d’écrit…
Frère ? Sœur ? On entend souvent dire que tout bien considéré c’est presque pareil. Presque. Ah mais voilà, chaque famille est unique, chaque fratrie spécifique. Et pourtant….
Les soeurs ? Relation très intense et distante à la fois, par la force des choses, par le désir des unes, la déception des autres.
D’après mon expérience personnelle (je parle donc pour moi et ne systématise pas, oui, oui, je me répépète, pardon, mais on ne saurait être trop prudente !), une soeur aînée donne la direction et va souvent à vie ressentir l’impérieuse nécessité – c’est de l’ordre de l’obligation, ça ressortit d’une forme de responsabilité par force inculquée – de protéger les plus jeunes. Au point d’en être complètement déboussolée si elle a le sentiment de ne pas y être arrivée ; mais c’est une autre histoire, toute mon histoire en fait.
Les frères ? Oh, les garçons , ça chahute ou ça se dispute ! Quand ça n’essaie pas tout bonnement d’étouffer le bébé sous un oreiller. C’est du vécu, vous savez, ce que je vous raconte là ? « Mais Maman… c’était pour jouer avec lui comme je joue avec Copain-le-Clown ! » m’avait très pragmatiquement expliqué mon aîné qui venait d’avoir trois ans, en larmes devant mes imprécations indignées. Drame évité de peu. Aujourd’hui on en rigole. Moralité : ne jamais laisser un enfant de trois ans seul avec un bébé allongé sur un lit, même juste le temps de… non, jamais. Jamais -jamais.
Il est possible et même probable que l’on trouve des biais dans mes observations puisqu’aînée de quatre filles j’eus trois fils.
Dans ma famille – celle où je suis née – on se bagarre beaucoup mais on rigole bien, on tient les uns aux autres, on se soutient, on maintient et entretient ce qui peut l’être.
Dans ma famille – celle que j’ai fondée – on se bagarre un peu, on rigole énormément, on tient bon face à l’adversité, on se soutient quoi qu’il arrive, on maintient le cap, on entretient une bonne ambiance. On s’aime. Et surtout-surtout on ne se prive pas de le dire. Souvent. Ça n’arrache pas les lèvres.
Et les enfants uniques, m’objectera-t-on ? J’en ai connu. C’est encore une configuration familiale très spécifique. Mais je ne saurais parler de ce que je n’ai pas vécu…
Et vous que la vie pourvut de frères ou de sœurs, vous en gardez quels souvenirs ?
Et si, selon l’expression consacrée, vous vous êtes assuré une descendance, avec vos enfants, filles ou garçons, ça se passe comment ?
