Sisyphe et son rocher : variante

Sisyphe et son rocher : variante

Une illustration d’Igor Morski montre une femme au bas d’une pente raide, poussant, tel Sisyphe son rocher, un lourd cerveau. La métaphore que je vois dans cette image, c’est moi, poussant continuellement – et j’y mets tout mon coeur – ce qui me sert d’esprit, en essayant de mieux comprendre le monde, son étrange rumeur et ses habitants aux comportements si imprévisibles.

Je progresse doucement ; pas à pas, peu à peu je parviens plus haut.

Puis au moindre doute, à la moindre contrariété, au moindre écueil, et un rien suffit à m’ébranler, toute la confiance en moi péniblement acquise lors du gravissement de cette rude pente déraboule au pied de la montagne.

Mais il n’est que de recommencer, un tout petit peu plus forte à chaque remontée, pour aller à chaque fois un tout petit peu plus loin dans cette compréhension qui m’est si ardue.

Y parviendrai-je ? Ça c’est une autre histoire, toute mon histoire en fait.

L’image montre un cerveau, on aurait pu y mettre un cœur, la métaphore eût à mon sens été comparable.

Digression.

Chaque fois que se présente le mot cerveau me revient à la mémoire cet échange avec mon aîné préféré. Il avait une dizaine d’années peut-être :

— Maman, quelle est la différence entre un cerveau et une cervelle ?

Moi, croyant à une véritable question existentielle, je réfléchis et je suggère :

— Euh… Eh bien… Ce doit être une affaire de vocabulaire. Peut-être le cerveau, c’est l’organe qui se trouve dans le crâne, et la cervelle, c’est cette partie qui se mange, si l’on aime les abats… En réalité, je ne sais pas exactement…

Et lui de me couper :

— Mais non ! La différence, c’est que les hommes ont un cerveau alors que les femmes n’ont pas de cervelle.

— … ?!?

Est-il utile de préciser que je n’avais pas été ravie ? Déjà il m’avait bien eue, j’étais un poilichou vexée ; ensuite, mais qu’est-ce que c’était que cette distinction à la con ?

Et vous ? Que voyez-vous dans cette image ?

[Illustration : Igor Morski]

2 réflexions sur “Sisyphe et son rocher : variante

  1. Je vois dans cette image le symbole d’un cerveau parfois envahissant qui empêche son ou sa « propriétaire » 😉 de profiter d’une expérience plus inclusive et complète de l’existence. J’y vois la « suprématie » parfois dictatoriale du cerveau sur le trinôme symbolique « cerveau – corps et cœur ». dont l’équilibre me paraît nécessaire à une forme de sagesse tranquille et d’une capacité à vivre pleinement au présent.
    Le fameux « ici et maintenant » qui calme le tout puissant cérébral 😉.

    Je l’aime beaucoup ce cerveau, je l’encourage juste à ne pas être trop dominant et s’engager dans des relations équilibrées avec tout ce qui compose mon être 😉🙏

    Aimé par 2 personnes

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