Mère poule d’un jour, mère poule toujours
Légende de la photo, qui date de décembre 2014 : sandwich d’anthologie préparé par mon benjamin préféré qui avait « comme une petite faim ». Mon commentaire de l’époque : « Ben mon vieux, y’en a à qui rien ne fait peur ! »
Resurgissent alors les émotions liées à ces souvenirs choisis, ceux qui sont chers, chers à mon cœur, ceux qui ont pris chair – chair de poule ? – ceux qui mesurent le pouls du temps qui passe, passe, passe et repassera par là.
C’est une histoire qui remonte à mon tout premier livre de lecture. Avant les Oui-Oui immédiatement suivis des Comtesse de Ségur née Rostopchine…
~•~
Qui donc repassera par là ?
— Pas moi ! dit le canard.
— Ni moi ! dit le dindon.
— Alors je le ferai, dit la petite poule rouge qui, elle, est énergique et déterminée.
— Pas moi ! dit le canard.
— Ni moi ! dit le dindon.
— Alors je le ferai, dit la petite poule rouge qui, elle, est énergique et déterminée.
Précisément il s’agissait de faire – toute seule, puisque l’entourage refusait de l’aider – du bon pain à partir de ce minuscule grain de blé trouvé sur le sol puis, sous sa forme croustillante, avec sa piaillante et reconnaissante marmaille, savourer le fruit de son travail. Puisque, bien sûr et comme on peut s’y attendre, elle se tape tout le boulot et ses étapes successives, qui permettent au passage d’apprendre comment se fait le bon pain. Pas par l’opération du Saint-Esprit, ça c’est sûr, mais ne mélangeons pas tout non plus.
Enfin, quand elle demande qui n’en veut, qui n’en veut :
— Moi ! dit le canard.
— Moi ! dit le dindon.
— Eh non, ce sera juste pour nous, répond la petite poule rouge.
— Moi ! dit le canard.
— Moi ! dit le dindon.
— Eh non, ce sera juste pour nous, répond la petite poule rouge.
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Surprenant, n’est-ce pas, de trouver des récits de cet acabit dans les livres de lecture d’autrefois ? Drôle de morale, si l’on y pense, ne prônant pas la charité. C’est bien, de développer chez les enfants tout jeunes le goût de l’effort, la recherche de la perfection. Quant au sens du partage, eh bien… c’est partagé : encore faut-il que chacun participe… !
Éditions Payot-Lausanne, Mon Premier Livre de Lecture.
Mais oui, celui-là même qui nous servit, à moi la première puis à plusieurs générations de poussins, pardon, d’enfants, d’enfants intelligents et aimants, aimant apprendre à lire dès quatre ans sur les genoux de leurs mamans.
Plusieurs générations, disais-je, et un « s » à mamans, mais oui, mais oui, puisqu’il pouvait se produire qu’un seul en eût plusieurs, pendant un temps donné.
Nous nous égarons, pourtant je vois que certains suivent… le mouvement familial.
Nous nous égarons, pourtant je vois que certains suivent… le mouvement familial.
Mais c’est une autre histoire, toute mon histoire en fait. Et cette formule, qui revient comment un leitmotiv dans chacun de mes minizécrits, n’a rien de nombriliste. Non rien. Même s’il s’est trouvé une idiote pour le penser – et surtout l’exprimer. Enfin bref (j’adoOore ce mot). Bref-bref-bref… c’est une tout autre histoire.
~•~
J’en arrive donc au pain – moi aussi je les suis, je suis mes fils, ceux de mes idées évidemment – ce pain qui fait de si bons sandwiches.
Et la boucle est bouclée, de façon constante et persévérante, naturellement bouclée, en permanence et sans permanente, nuance…
Et la boucle est bouclée, de façon constante et persévérante, naturellement bouclée, en permanence et sans permanente, nuance…
Tout est dans les nuances. Toujours.
C’est drôle de le constater : cette histoire que je n’ai pas inventée, celle-là même qui sort tout droit de ce livre, cette histoire met en scène un petit personnage efficace et astucieux, impliqué et consciencieux, un petit personnage qui fait beaucoup pour les autres, et surtout pour les siens. Et… et… eh bien c’est l’histoire d’une mère poule, tiens, dis donc !!
Photo ©LaureChevalierSommervogel
🙂
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Tout à fait, ma Cocotte ! 😉
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🤣
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