Dilemme champagne

Dilemme champagne

En matière de champagne, n’en déplaise aux connaisseurs… mais, après tout, j’en suis une, amatrice avertie pour ne pas dire adoratrice ! … et contrairement à cet avis répandu qui veut que l’on préfère les flûtes dont on prétend qu’elles conservent mieux l’arôme et les bulles de ce plaisant nectar, moi je n’aime que les coupes.
De cristal évidemment, c’est beaucoup plus élégant. Cristal transparent bien sûr. Pas de coupes sombres !

Les coupes présentent davantage d’ouverture. Le champagne s’y épanouit largement et, lorsqu’on le goûte, le pétillement des bulles monte comme une caresse furtive sur les joues, un tendre effleurement sur le bout du nez que j’ai sensible et retroussé, et c’est… c’est absolument délicieux.
Cela fait partie intégrante du plaisir de la dégustation. Dégustation qui requiert une gestuelle spécifique.

En parfait équilibre il faut savoir tenir sa coupe, tout en gardant le poignet souple et le bras animé.
Cette sorte de rondeur dans le mouvement, de douceur, de précision aussi s’apprend à l’usage, comme l’on parfait sa façon de valser aux bras d’un cavalier émérite.

J’avais lu je ne sais où qu’un modèle de coupe fut moulé sur le sein de la Pompadour, sous… ou plutôt sur Louis XV.
Exquise légende, semble-t-il, mais qu’importe.

S’il s’agit d’y tremper son boudoir ainsi que la gourmandise parfois le requiert pour mieux savourer deux textures associées, deux goûts complémentaires… et je pense aux canards dans le café ou même le cognac, dont mon grand-père et mon père me régalèrent, mais chut, faut pas le dire, c’est une autre histoire, toute mon histoire en fait… s’il s’agit d’y tremper son boudoir, disais-je, dans une coupe seul le bout du bout s’en trouvera adouci. Adouci plus que ramolli, et c’est bien mieux ainsi.

Si c’est le bout du bout du petit doigt que l’on vient y tremper, c’est alors – tradition oblige dans ma famille à moi, au grand dam de mon beau-père médecin qui nous racontait les ravages du calva dans les biberons normands il n’y a pas si longtemps – c’est alors pour le donner à téter au bébé que l’on tient sur ses genoux.

Au champagne ainsi baptisée, dès que possible j’y reviens.
Et moi, émoi, nez palpitant, lèvres avides, quand ma coupe est pleine, je la vide, et puis quand elle est vide…  je nous plains !

Gif : Bette Davis Laughing

Photo : @LaureChevalierSommervogel

Gif : Bette Davis laughs

[Credit image : Pixabay]

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s