Madame Toomuch vous salue bien

Je pense qu’hélas je ne comprendrai jamais-jamais rien aux gens. Qui disent ou font une chose puis dès le lendemain le contraire, avec un manque de cohérence flagrant. Qui m’invitent à poser toutes les questions qui m’intéressent pour ensuite très injustement me le reprocher. Qui me prennent ou me jettent sans explication congruente. Qui s’esclaffent pour ce qui ne m’amuse pas et restent indifférents à ce qui me fait pleurer – de rire éventuellement, de tristesse parfois. Qui m’abreuvent de conseils que je n’ai pas demandés. Qui me recommandent d’être naturelle pour me reprocher ensuite ma spontanéité. Qui réagissent à la légère quand le sujet me paraît lourd. Qui me laissent entendre que mon attitude n’est pas celle que l’on attend de moi, que j’en fais trop ou pas assez. ou pas comme il faudrait.

Je ne conviens pas.

Oh, je le sens bien. C’est pas ci, c’est pas ça. Pourtant, objectivement, je sais que ça ne reflète pas toujours la réalité. Mais entre ce que je perçois et ce qui est, c’est une autre histoire, toute mon histoire en fait.

Mais comment puis-je m’adapter à un contexte, quel qu’il soit, si je ne comprends pas son fonctionnement, si je n’ai pas les codes ?
Comment puis-je me conformer si ce que j’observe est flou, sans forme clairement définie, sans précision aucune ?
J’essaie, j’essaie de tout mon coeur, de toutes mes forces. Je tente de compenser. J’y mets beaucoup d’énergie. Beaucoup trop sans doute. Beaucoup trop d’implication. Beaucoup trop d’émotivité.

Trop, trop, c’est trop ?
C’est trop pour moi aussi.
Vouloir ne plus rien ressentir n’est pas non plus la solution. Jamais je ne serai indifférente, jamais je ne serai désinvolte. Je ne saurais pas comment faire et je n’ai pas envie d’apprendre.

Madame Toomuch vous salue bien.

📸 Laure Chevalier Sommervogel