Ersatz, vous avez dit ersatz ?

Ersatz, vous avez dit ersatz ?

Parce qu’aujourd’hui c’était l’anniversaire de l’un d’entre eux et que je n’oublie rien, non rien. Ô combien j’aimerais que les souvenirs tristes s’estompent et que seuls les beaux subsistent…

Ersatz, nom masculin : Être de substitution remplissant à peu près les mêmes fonctions que l’original.

Aînée de quatre filles, j’eus de frères trois ersatz (pas de s après les Z !).

Le premier pendant le long temps de l’enfance, le deuxième as a teenager, le troisième enfin pour les trois belles décennies qui s’ensuivirent.

Sur un versant vaudois le premier je perdis ; parti skier trop loin pour que je lui courre après, il échappait ainsi au feu roulant de mes questions sans fin.

Le deuxième je reçus – de réception il était bien question – comme cavalier-servant pour quelques années très dansantes ; on me l’offrit en substitut présent bien qu’imparfait d’un futur proche, j’appris ainsi à conjuguer l’illogisme puisque très vite on allait me reprocher de ne voir que lui, de ne voir que par lui.

Le premier tout me fit, tout fors l’irréparable ; prendre des vessies pour des lanternes et passer par le chas d’une aiguille.

Le deuxième me fit virevolter, au propre comme au figuré ; je lui dois d’avoir tôt su définir – à son contact et en observant son entourage – ce que j’accepterais ou refuserais dans mes choix de vie, ceux qui sur toute la suite influent.
La détermination et puis la chance aussi font que j’y suis parvenue.

Surgit ensuite mon frère-de-cœur, restons en famille, âme sœur et certaine qui trente ans durant garda ma pleine et remuante affection.
Le temps qui passe jamais ne repasse : apparurent des faux plis, se creusèrent nos rides et ces fossés que l’on ne sut combler.
Puis vint cette folie qui n’est que maladie et puis la mort au bout et pas de marabout.
Entre autres fonctions sûrement pas logarithmiques, il était mon pourvoyeur de bons titres. De ceux qui s’écoutent ou se dansent. Depuis je suis en manque.

Reine sans divertissement j’ai perdu tous mes fous.
Sans tambour ni trompette je jongle avec les mots dont j’aime la musique.
Le bal donne son plein, je danse dans ma tête.
Valse des souvenirs.

~ 16 novembre 2016

[Montage-photos réalisé à partir de clichés Pixabay]

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