Les ruminantes
Les choix, les décisions… c’est difficile pour vous ?
Choisir c’est exclure.
Tout choix implique des renoncements or j’ai horreur de renoncer.
Je suis déterminée, pourtant si indécise.
Comment me décider ? Des idées, j’en ai. Plein. Trop peut-être.
Mes méninges je triture et mes boucles de midinette sur mon doigt s’enroulent.
Pourquoi faut-il choisir ? Pourquoi ne puis-je tout faire, tout voir, tout lire, tout connaître, tout visiter, tout goûter, tout aimer et tout vivre à la fois ?
Pourquoi ne puis-je tout choisir ?
Je veux tout, moi !
On ne dit pas je veux, on dit je voudrais – oui je sais.
Mais c’est une autre histoire, toute mon histoire en fait.
Chaque fois que je choisis une des branches de l’alternative, je me demande si l’autre ne serait pas plus verte, là, dans l’assiette de mon voisin, à une autre époque ou dans d’autres circonstances.
Y penser tout le temps m’empêche assurément de pleinement profiter de ce que j’ai choisi.
Et puis choisir, choisir…
Arrêter ma décision en étant sûre que c’est la bonne ? – enfin, celle qui sera bien employée… à la maison ou ailleurs, là n’est pas la question, haha.
Arrêter ma décision pour la mettre aux fers ou sous verrous ?
Ooooh, je n’aime pas cette expression. À bien y réfléchir et tout bien réfléchi, je n’aime pas arrêter ; la plupart du temps je préfère continuer.
En réalité, ce sont mes réflexions qu’il me faudrait savoir arrêter, pour et contre et même tout-contre envisagés, avantages z’et inconvénients mûrement pesés, choix effectué – nous y voilà – et décision enfin prise. Sans y revenir.
Je poursuis donc mes réflexions. Ne parvenant à les stopper je ne saurais les rattraper. Qu’elles soient futiles ou profondes, je rumine et cela me mine. De fond. Ou de forme. Elles courent de tous côtés, souvent parviennent à m’échapper, et voilà que je ne sais plus où j’en suis..
Qu’est-ce que je disais ?
Ah oui.
La patience n’est pas mon fort mais il arrive que j’y arrive.
À les rattraper. Mes idées qui filent et s’enfuient.
Et la bonne ? – oui, je sais, on dit aide à domicile – à la maison ou ailleurs, la bonne idée m’aidera, me fera avancer et me guidera dans mes choix.
Car pour choisir il faut des idées.
Et décider.
Quant à choisir sans réfléchir, sur une impulsion, une intuition ? D’un seul coup d’un seul ? Certains parlent de lâcher-prise…
Je ne vois que deux solutions.
Dans le vide sauter, et prier pour au sol ne pas s’écraser ? Je prie peu et pas pour réclamer, il me reste au moins cette notion-là. J’espère et je remets aux instances supérieures (ou à leur place, le cas échéant, les gens malveillants). Et quand cela va mieux, je remercie, tout ce qui m’a aidée et tous ceux qui y ont contribué.
Saut en hauteur, saut des hauteurs, sans réfléchir ?
Jamais au grand jamais. Bien trop risqué. Je ne suis pas spirituelle et privée d’ailes je doute fort de m’envoler.
À l’eau je préfère me jeter, sans hésitation aucune. Nul besoin de réfléchir.
Je plongerai avec ardeur et me jouerai des vagues, j’évoluerai à l’aise sans couler par le fond.
L’élément liquide ne m’a jamais rebutée. Surtout lorsqu’il pétille ! Le champagne est une exceeeeellente aide à la décision.
Saut de ligne, j’envoie l’hameçon, la chute arrive : toujours prévoir un parachute.
S’il faut choisir alors, je préfère le saut en profondeur au saut en hauteur. Foin du saut en longueur, de loin j’opte pour le saut en langueur.
~ Février 2018
📸 Pixabay
Bonjour….Dans ce que tu as écrit Laure …Je me retrouve à une certaine époque de ma vie …et puis…les années passant…j’ai compris que pour parvenir à choisir, il faut me brancher sur mon désir. Retrouver le socle profond qui constitue mes fondations, au lieu de me perdre dans l’écume des envies, sans cesse agitée par les milliers d’informations paradoxales dont me bombarde le quotidien, et le système de surconsommation qui m’ enjoint de changer très vite et très souvent d’avis. ….me tromper n’est pas gâcher ma vie, On a beau s’efforcer de faire le “meilleur” choix, la manière dont les liens amoureux, conjugaux, professionnels, sociaux se façonnent finit toujours par nous échapper. Même si c’est difficile à admettre, il semble que la manière la plus sage de rendre nos choix moins douloureux soit d’accepter que, finalement, une grande partie de leurs conséquences nous échappe .
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Tes analyses, Michelle, sont toujours confondantes de justesse. Je te remercie d’avoir pris le temps de formuler celle-ci.
Bonne journée ☀️
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