Fessier verni

Un souvenir qui remonte !

Février 2017, le souterrain de la gare Saint-Lazare (St-Laz’ de son p’tit nom) vient d’être rénové. Ça sent toujours la pisse mais c’est rénové.
Repeint de frais, blanc intemporel et gris tourterelle rechampi de bleu azur.
C’est propret.
N’était l’odeur on oublierait presque qu’on est sous les rails.

Et puis il y a les pubs et la partie événementielle – oui, oui.
Ça vous anime un mur. Alors un souterrain, pensez !
Affiches sous-verre éclairage intégré, halte au tag ou look qualité… les deux, mon capitaine ?

D’un côté nous trouvons un focus sur les livres qui viennent de sortir. Les titres, les accroches : c’est un métier, une maîtrise, tout un univers. Je note le style, les traits d’humour, des originalités, l’effet diptyque parfois.
Best-seller grand-public de littérature de gare… pléonasme ?

Je marche sans ralentir le pas, j’ai mon train à attraper mais je ne perds pas un coup d’œil. J’observe, j’enregistre, j’analyse, je compare. Souvent, si souvent je rigole.
Ça compense, et pour la bonne humeur, ça aide, je l’ai bien remarqué.
Toujours plus intéressant que de capter les gros titres des journaux.
Et de s’en inquiéter.

Les zusagers passent en un flot mouvant, continu, aussi compact qu’il est dense. Ça aussi c’est effrayant, quand on y pense.
Eux, c’est une certitude, à bien d’autres soucis il sont exposés et cette exposition quotidienne les laisse indifférents.
De leur train ne pas rater ils ne laissent de s’inquiéter.

Sur la paroi opposée, sobrement encadrées, façon expo publique… comment dit-on déjà… underground… sortons du tunnel… une série de grandes photographies attire le regard.
Mon œil est très vite attiré, je l’ai dit, je crois. Aimanté parfois.
L’une d’elles a stoppé le cours de mes pas.

C’est une statue. Féminine. La taille bien marquée s’affine au bon endroit, la courbe des épaules s’arrondit doucement comme le creux du dos. Elle tient sa serviette. Euh, oui, c’est sa serviette, quel drôle d’angle de vue. Et puis ces fesses si brillantes, non vraiment. Voyons-voyons, enfin quand même, comme ça, dans le souterrain d’une gare ? Sûrement je suis victime de mes sens abusés.
Enfin, quand même…
Enfin, pourtant…
C’est indubitable, cette photo attire le regard.
Et les zusagers passent, sans un seul regard.

Je me suis approchée. J’ai dégainé mon mobile et pris en photo la photo qui fut prise.
Mise en abyme.

Pas de légende.
Je propose « Mangez des carottes » ou « Gaffe-toi, vil resquilleur, j’ai la police au cul » ou encore « Callipyge et bien équipée » et pourquoi pas « J’ai la situation en main »… ?

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