Baladeur ou balladeur ?
On vit passer il y a quelque temps sur la toile une vidéo montrant un groupe de jeunes ados – dit-on encore djeuns ou cela fait-il déjà has been ? – essayant en vain d’ouvrir cet objet. Ils y mettaient certes peu d’entrain et pas beaucoup d’ardeur, cette jeune génération est d’un blasé… C’est surtout que l’ensemble paraissait légèrement surjoué. Bref, il fallait vraiment se persuader qu’ils étaient réellement déconcertés.
Dans un tout autre style, il existe des vidéos comparables concernant l’utilisation d’un ouvre-boîte à papillon. Mais non, pas boîte à papillons. Soupir. Un groupe de jeunes adultes s’escrimant comme lors d’une performance à ouvrir une boîte de conserve avec ledit accessoire.
Ça laisse rêveur. Ou rêveuse. Oui, je préfère écrire en deux mots, pourquoi ?
Enfin bref.
Que ne ferait-on gober au crédule internaute…
Autrefois, il y a encore quelques décennies, au millénaire dernier, cet objet – et j’en reviens au Walkman comme on disait Frigidaire – cet objet, qui parait si étrange, permettait d’écouter de la musique enregistrée sur la bande magnétique d’une cassette (abréviation K7 pour les intimes) tout en se baladant, d’où son nom : baladeur.
Eût-il exclusivement servi à diffuser des ballades, nul doute alors eût-il fallu l’appeler balladeur.
À ne point confondre avec le génial baladin baladeur qui, emballé ou pas, allait d’un château à l’autre balader les princesses de bon aloi prêtes à s’allier en les trimbalant ou les trimballant (l’un ou l’autre s’écrit ou s’écrivent).
Quoi ça ?
Mais ses ballades, foutrebleu !
Les spécificités du français jamais ne laisseront de me surprendre.
La plupart du temps je comprends parce que c’est logique.
Logique, parfaitement logique, quoi. Aussi inattendu que cela puisse paraître pour la non-matheuse que je suis.
Mais souvent c’est parce que c’est comme ça et pas autrement même si parfois c’est comme on veut – c’est alors à n’y plus rien comprendre.
Parce que moi, je veux quoi ? Ah, voilà…
— Oh écoute, comme tu veux ! Tu me fatigues. Mais oui, fais comme tu veux, à ton idée. Tu m’épuises, à la fin. Pourquoi viens-tu me demander mon avis, j’aimerais bien le savoir, si c’est pour ensuite n’en faire qu’à ta tête ?
C’était terrible, vous savez, cette façon qu’elle avait de m’envoyer balader.
Mais c’est une autre histoire, toute mon histoire en fait.