Créature de rêve

Ah, ces photos intrigantes…

Je n’arrive pas à distinguer si c’est un papillon qui imite à s’y méprendre une feuille ou si ça n’est pas plutôt un élément végétal qui peut-être vient des arbres…

Oui, je crois que c’est une graine munie d’une sorte de nageoire nervurée pour que loin, très loin, emportée par le vent, elle file, planant ou virevoltant en un mouvement qui justement se rapproche de ce vol caractéristique si bien que l’on pourrait imaginer que c’est un papillon en tenue de camouflage.

Réalité ou paréidolie ?

À nouveau je me perds en perpétuelles réflexions-interrogations, labyrinthes mentaux dont j’ai perdu l’aérien fil d’Ariane et ne retrouve plus l’issue.

Mais maintenant, je l’ai, la solution de l’énigme – si énigme il y avait – car j’ai cherché, cela en vaut très souvent l’effort, et qui cherche trouve : c’est un akène, fruit de l’érable, que l’on nomme plus précisément du nom féminin de samare. J’ai même appris, lors de ma navigation sur la toile, que ces fruit sont comestibles…

Me voici rassurée sur le point de mon impression première quand si souvent dans d’autres états j’erre : mes rayons sont encore à peu près en ordre !

Lorsque nous étions petites, nous les ramassions, ces étrangetés qui nous semblaient ailées. Nous décollions l’enveloppe enduite d’une substance poisseuse qui permettait de fixer où l’on voulait cet appareil judicieux qui à la peau très convenablement adhérait.

D’aucunes sur l’arrête du nez les plaçaient et criaient : « Je suis un rhinocéros ! » Je les trouvais absolument ridicules, pitoyables même, disons-le tout court.

Moi qui m’étais délectée, parmi les tout premiers livres que l’on me donna à admirer, des Flower Fairies de Cicely Mary Barker, sur la pointe de chacune de mes épaules nues je les installais, ces fines samares, par deux, oh, juste le temps de m’imaginer munie de ces paires d’ailes de fée des papillons ou autre créature de rêve – ce qu’enfant je n’étais pas – pas encore ! – tant s’en faut.

Il en était toutefois pour déjà me trouver à leur goût, je crois…
Mais c’est une autre histoire, toute mon histoire en fait.

Crédit photo : Mélanie Nagel