Surprise au Guggenheim Museum

Surprise au Guggenheim Museum

Visite de ce superbe musée à Bilbao.
Je photographie mon reflet dans une vitre.

Ça m’amuse. Un rien m’amuse.
Je suis lourde, lourde de ce que je porte et pourtant si légère, légère de ce qui m’anime et me distrait.
Comme cette autre photo de moi que j’ai prise, ombre portée.

Exposition sur la lumière. Ça m’avait vraiment plu.
J’ai tout oublié de l’artiste, je ne retiens pas – et surtout, je n’avais rien préparé.
Je ne suis pas si studieuse.

Ça m’amuse. Oui, un rien m’amuse.
« Attends deux secondes, s’il te plaît. Clic. Voilà, c’est bon. »
Ensuite je passe à autre chose.

Il y a tant à voir et à ressentir ici.
Et puis la lumière et ses effets, ça m’a toujours intéressée.

J’adore les reflets, dans les vitres notamment.
D’ailleurs, souvent, quand c’est le mien qui s’avance j’ai comme un mouvement de recul. J’ai cru voir ma Môman, c’est vraiment saisissant. Mais c’est une autre histoire, toute mon histoire en fait.
D’autres réflections donnent matière à réflexion, et les ombres portées portent mon imaginaire.

Beaucoup ne croient que ce qu’ils voient.
Moi je crois qu’il y a tant à voir dans tout ce qui nous entoure.
Et puis j’aime voir de la poésie partout.

En reprenant cette photo, celle du reflet dans la vitre, j’ai une surprise.
Toujours je suis étonnée de continuer à l’être, surprise sur prise. Sur cette photo si surprenante, je vois mon reflet – évidemment, c’est ce que j’ai photographié – mais je vois aussi… je vois aussi… des ombres qui s’étirent, des formes déformées, des échos visuels assourdissant mes pensées raisonnées, ordonnées, sitôt déstructurées.

Je vois ma sœur, grande et mince, vive et si allurée ; je retrouve son port de tête élégant et radieux.

Je vois deux anges joyeux qui présentent leurs ailes comme on tendrait les bras, deux elfes tournoyants, fragiles fées des fleurs aux ailes de velours.

Je vois une mère attentive qui guide son enfant aventureux.

Je vois de possibles retournements de situation puisque je distingue ces personnages de face ou bien de dos.
Comme cette curieuse reproduction d’un étrange tableau de Max Ernst que nous avions à la maison. Papa l’adorait. La peinture montrait un couple enlacé qui, selon la façon dont on le regardait, montait ou descendait un escalier.

Je vois tout aussi bien la palpitation prometteuse d’un envol annoncé de papillons aux ailes duveteuses.
Eh oui, encore des papillons, cela vous étonnerait-il ?

Oh, mais qu’allez-vous imaginer, je sais bien, je sais très bien que ce ne sont que des ombres, des ombres portées.

Oui, mais… portées par qui, portées par quoi, pourquoi juste maintenant ?
Et c’est reparti pour les cogitations.

[Crédit images : L.C.S.]

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